Mamady Seydi est né en 1970 à Dakar. Il est formé à la communication graphique à l’École des Beaux-Arts de Dakar. Il développe depuis 1998 des projets artistiques axés sur la sculpture. Lauréat, lors de la biennale 2000 à Dakar, du prix de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie. C’est en 2006 que Mamady a commencé à s’intéresser à la plastique animalière. L’animal est surtout un prétexte pour illustrer ce qui naguère était du registre oral exclusif : les contes et les proverbes. Dans ce sillage, l’animal grossit les traits de l’humain et fait passer le message de la clairvoyance, de la moralité à plusieurs niveaux de compréhension. Le conte a une vertu didactique. Le message porté par l’histoire narré associe nos propres travers à l’animalité. « En chaque être humain sommeille une bête qui peut se réveiller dans des circonstances singulières ». C’est cette troublante ambivalence  qui caractérise les sujets hybrides que montrent ses sculptures. Au demeurant, l’animal n’est pas toujours le prétexte à une illustration de la face obscure de l’homme. Il peut revêtir un caractère sacré dans l’iconographie spirituelle. Mamady modélise ainsi des animaux qui deviennent souvent hybrides pour illustrer des proverbes. Sa sculpture tient un discours d’éveil porté par les proverbes mais également les sentences modernes. Son bestiaire est un prétexte pour tenir un discours récurrent de dénonciation de la bêtise humaine. Ses bêtes nous présentent la société et ses tares en miroir. L’homme est un être déchu qui porte ses faiblesses et ses bassesses. L’artiste accentue cette face obscure afin de mieux les mettre en évidence. Un discours de dénonciation génère toujours son pendant positif érigé en exemple. Mamady a le sens de l’énigme. Il pousse au dépassement parfois déroutant du sens premier. Son œuvre se prête à un faisceau d’interprétations.

Extrait du texte Homme et Animal, collection Blachére 2003/2013 de Massamba Mbaye , Critique d’art, membre de l’association internationale des critiques d’art ( AICA ), Dakar Sénégal.