Bassirou Fall est un artiste sénégalais né en 1994 à Saint-Louis. Issu d’une lignée de réparateurs de vélos, il a développé au fil des ans un lien profond avec la mécanique et les matières premières. Regarder son père Meissa Fall démonter, découper et transformer des vélos en sculptures est pour lui une source d’inspiration. Il ne s’agit plus d’objets du quotidien abandonnés par l’usure, mais d’œuvres d’art témoignant d’un engagement social et environnemental. Entre rigueur mécanique et sensibilité artistique, Bassirou Fall aborde des questions d’actualité telles que l’immigration clandestine, le réchauffement climatique et, plus largement, les enjeux sociaux de son époque. En explorant les méandres de l’âme humaine et en révélant la fragilité de l’environnement qui l’entoure, Bassirou souhaite sensibiliser. Ainsi, l’œuvre de Bassirou Fall est le fruit d’un héritage familial et d’explorations personnelles qu’il souhaite transmettre à travers son travail artistique.

Métal et bois
Haut. : 29 cm – Larg. : 40 cm

Métal et bois
Haut. : 25 cm – Larg. : 33 cm

Métal et bois
Haut. : 34 cm – Larg. : 19 cm

Métal et bois
Haut. : 29 cm – Larg. : 23 cm

Métal et bois
Haut. : 32 cm – Larg. : 23 cm

Métal et bois
Haut. : 28 cm – Larg. : 42 cm

Technique mixte sur toile
Haut. : 65 cm – Larg. : 81 cm

Technique mixte sur toile
Haut. : 65 cm – Larg. : 81 cm
Pour l’exposition L’Âme sensible, présentée au Chaos, Bassirou Fall crée un espace de résonance entre le visible et l’invisible. Les deux tableaux intitulés “L’Âme sensible” se déploient sur des fonds rouges, vibrants comme des peaux. Ils sont parcourus de manuscrits arabes, textes légèrement modifiés inspirés d’amulettes anciennes destinées à attirer l’amour, la paix et la protection. Dans cette réécriture subtile, l’artiste fait dialoguer la tradition spirituelle et la quête contemporaine de sens, transformant la calligraphie en souffle et en lumière.
Au centre de l’exposition, une grande tenture en écorce de Farra, matière portée par les Kankouran lors des rites d’initiation au Sénégal, s’impose comme une présence sacrée. Intitulée “To shed” – jeter -, elle évoque le rite de purification, le passage d’un état à un autre, le geste de se délester de tout ce qui est mauvais pour renaître. Autour d’elle, des morceaux de métal suspendus comme des pendentifs flottent dans l’espace, tels des talismans suspendus entre ciel et terre.
En vis-à-vis, de légers tissus de malicanne ondulent sous la lumière. Leur transparence agit comme un contrepoint à la densité du bois et du métal : ils filtrent la clarté, adoucissent les ombres, et instaurent un climat de douceur au cœur du chaos. Cette respiration visuelle, presque musicale, traduit la tension entre ancrage et élévation, entre la blessure du réel et la promesse de guérison.
Ainsi, dans L’Âme sensible, Bassirou Fall fait de la matière un langage de l’émotion. Le chaos devient origine, la fragilité retrouve sa dignité, et chaque fragment – bois, fer, tissu, lumière – s’unit pour dire l’essentiel : que créer, c’est encore et toujours réparer le monde.

Miroirs sur écorce de farra
Haut. : 185 cm – Larg. : 200 cm

Métal
3 x Haut. : 120 cm – Larg. : 30 cm
