Edwige est une photographe-plasticienne française née en 1975. Elle a travaillé pour le cirque, la danse et le théâtre en tant qu’interprète mais aussi en tant qu’auteur et metteur en scène.
Depuis l’adolescence la photographie a toujours été pour elle une respiration, un jardin secret. Elle suit une formation continue à l’école Nationale de photographie d’Arles pour pousser plus loin une pratique qui n’était que loisir passionné.
Aujourd’hui, cet art prend toute sa place, tout son sens et elle décide de donner a voir ce que son oeil voit. Elle attrape, capture des Instants pris sur le vif au hasard de ses pas foulés… perception visible de l’invisible comme un écho subjectif des terres qui l’accueillent.
Elle pose son regard de photographe humainement et avec douceur, elle se délecte à observer la vie dans ses moindre détails; elle aime mettre en lumière ces moments particuliers et exceptionnels. Elle aime capturer la beauté de ces instants fugaces dans sa série : PRISME.

« Au départ, mon projet photographique émerge d’une rencontre intime avec le peuple et le pays du Sénégal. J’ai choisi de me placer dans une posture dénuée de tout ethnocentrisme, cherchant à observer et à m’approprier cette culture vibrante. Mon désir était d’établir des liens authentiques, de sortir de ma zone de confort, de me dévoiler et d’apprendre.

Au fil de mes différents passages, j’ai généré des images, un kaléidoscope d’expériences s’étalant sur quatre années. Avec du recul, j’ai entrepris un travail de superposition, mettant en lumière les émotions et les expériences qui m’ont traversé.  Dans ce contexte, la photographie ne se limite pas à immortaliser un instant ; elle réinvente cette réalité. Chaque œuvre devient un miroir déformant, confrontant le spectateur à ses propres perceptions et croyances.

En invitant les observateurs à entrer dans cet univers métamorphosé, la photographie ouvre un espace de réflexion sur la manière dont chacun interprète le monde qui l’entoure. Elle redéfinit l’acte de voir, suggérant que notre perception n’est qu’une facette d’une vérité plus complexe, nous incitant à aller au-delà de la surface et à embrasser la richesse des échanges humains.

Si la photographie fixe un matériel instantané, montrant l’enveloppe corporelle, elle évoque également la présence invisible de l’esprit. Ce dernier, bien que non palpable, infuse à chaque image de sensations profondément inexprimables. 

Par mes photographies, je crée un espace où chaque existence est honorée et perpétuée, une lutte contre l’oubli, ou l’objectif dépasse le simple acte de capturer ; il établit une connexion authentique à l’instant vécu et aux émotions qui en découlent. Ces images semblent non seulement immortaliser les vivants, mais également raviver les souvenirs des disparus. 

Cette série est bien plus qu’un simple projet photographique ; elle se veut le témoignage d’une existence, ancrée à la fois dans le temps et l’espace. Elle invite chacun à réfléchir sur les liens qui nous unissent, sur la manière dont nous interagissons avec ceux qui nous entourent et sur la manière dont nous portons les histoires des autres en nous. »