Dans la région de Ségou, au Mali, existe une tradition ancestrale : le théâtre de marionnettes. Elles sortent lors du SOGOBO, réjouissance populaire, dans les villages du Mali. Cette fête est bien plus qu’un simple spectacle de marionnettes, d’autres arts interviennent, comme la musique, la danse et le chant, avec la participation du public, notamment pour les danses collectives. La grande variété des marionnettes en constitue aussi l’une des caractéristiques, pourtant elles ne vont pas se succéder en une série de tableaux sans liens. Elles prennent vie dans le cadre de tout un scénario, soigneusement imaginé par les organisateurs. Le SOGOBO est un art global, une réelle performance …
Les spectacles ont lieu la journée (tiefedow) ou le soir (Sufe dow). Parfois on assiste à des spectacles sur le fleuve, les marionnettes sont embarquées sur des pirogues ou jouent dans l’eau (poissons ou hippopotames).
Elles sont parfois de très grandes dimensions et sont sculptées par des forgerons comme partout en Afrique, mais restent la propriété des jeunes.
Les marionnettes ont un rôle éducatif et ludique : mises en scène lors de contes relatifs à la maternité, aux forces de la nature, aux génies de la brousse, au monde invisible animal ou humain.
Les Bozos, à travers leurs marionnettes, considèrent leurs spectacles comme un moyen de communication qui dirige les énergies créatrices de la société.
On distingue 2 types de marionnettes :
Les MAANI : marionnettes à formes humaines ;
Les SOGOW : marionnettes animalières.
Cet art est encore vivant dans les villages du Mali, notamment autour de Ségou. Il participe à une culture populaire toujours vivante qui puise au tréfonds de l’imaginaire Bamana, Bozo et Marka, une expression sociale intime, celle où des communautés villageoises réaffirment leur lien identitaire et leurs valeurs sociales auxquelles elles croient.