Jean-Marie Bruce est né en juin 1965 à Mbour, au Sénégal. Il a suivi la formation de l’École Nationale des Arts de Dakar, section expression artistique, de 1988 à 1992. Son espace « Art, Atelier, Résidence Tripano » accueille depuis bientôt vingt ans des stages, workshop et rencontres internationales autour des arts visuels.

L'homme, l'Être et son Ombre (PM)
Technique mixte sur tôle - Haut. : 27 cm - Larg. : 27 cm
L'homme, l'Être et son Ombre (GM)
Technique mixte sur tôle - Haut. : 200 cm - Larg. : 90 cm
"Tablette" n°1
Bois et métal - Haut. : 90 cm - Larg. : 40 cm
"Sans Titre"
Bois flotté . Haut. : 122 cm - Larg. : 122 cm

La série L’HOMME, L’ETRE ET SON OMBRE présente des ombres travaillées sur un sujet hautement symbolique : la porte. C’est bien l’humain qui ouvre ou ferme les portes. Surtout au moment où des murs sont érigés à travers le monde. Il opte pour celles qui s’ouvrent sur des rencontres fructueuses. Celles qui mènent vers des horizons constructifs. Jean-Marie Bruce explore également dans son oeuvre la potentialité des matériaux de récupération et leur rapport à l’environnement.  Des portes en tôles rouillées par les effets du temps. Le professeur et écrivain Umar Sall donne son point de vue sur les œuvres de Bruce : « Dans ses ateliers, l’artiste Jeannot Bruce  se prête à un subtil et implacable jeu avec le temps. Ça mouille et ça rouille entre fortes averses et rayons ardents. L’artiste guette alors avec vigilance les temps d’intervention sur la tôle… Chez lui, l’identification « biométrique » est sans faille… Tous les « boys » y passent. »

Paradoxalement, dans la série LES LARMES DE LA MER conçue en 2018, Jean-Marie Bruce trouve ses pigments directement sur les emballages des pots de peinture pour pirogue et non à l’intérieur de ceux-ci. Il les récupère au niveau du quai de pêche de sa localité, un endroit qui n’est pas anodin. Par ce quai, des jeunes migrants africains transitent pour l’Europe. La série est réalisée en exploitant les effets graphiques et chromatiques des métadonnées qui sont imprimés sur ces pots. Cette œuvre est une ode à la mémoire des jeunes africains migrants, qui ont laissé leur vie lors du voyage dans ces embarcations dérisoires assimilables à des cercueils. Il est probable que certains jeunes soient partis par les pirogues peintes avec les pots de peinture ramassés par Bruce. C’est pourquoi cette œuvre grave, reflète l’ombre des absents et la souffrance des mamans africaines. Il semble que ces mères n’ont pas fini de verser des larmes dont la mer est à chaque fois témoin.

Un artiste de l’exposition CHAOS.